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Production d'hydrogène et stockage, réseaux et stockage thermique, réseaux et stockage d’énergie

Jupiter 1000 est sur les rails !


​La première pierre de Jupiter 1000, un démonstrateur de Power to Gas, a été posée le 19 décembre 2017 à Fos-sur-Mer en présence de nombreuses personnalités politiques. Laurent Bedel, chercheur au Liten, institut de CEA Tech, présente le projet.

Publié le 15 mars 2018

Quel est le but du projet Jupiter 1000 ?

Laurent Bedel : Jupiter 1000, projet piloté par GRTgaz, est le premier démonstrateur Power to Gas raccordé au réseau de transport de gaz français. Le Power to Gas consiste à convertir de l'électricité d'origine renouvelable en un vecteur gaz ; hydrogène ou méthane, qui est ensuite injecté dans le réseau de gaz naturel. D'une puissance de 1 MWe, Jupiter 1000 permettra de passer du concept à un démonstrateur de taille pré-industriel. Ce projet unique en France vise à étudier les performances d'une unité complète, à évaluer des modèles économiques du Power to Gas et à faire émerger une nouvelle filière française de production de gaz renouvelable à l'horizon 2030. L'idée est de détecter et de traiter toutes les diffi­cultés, techniques, économiques ou réglementaires, et de réduire à terme les coûts d'investissement et d'exploitation.

En quoi le Power to Gas présente-t-il un intérêt pour l'avenir ?

L. B. : Le Power to Gas utilise l'électricité renouvelable pour produire de l'hydrogène par électrolyse de l'eau. L'hydrogène peut ensuite être combiné à du CO2 pour obtenir du méthane de synthèse qui est le composant principal du gaz naturel : c'est la méthanation. L'hydrogène ou le méthane de synthèse ainsi produits peuvent être injectés dans le réseau de transport de gaz. Cela permet de valoriser l'énergie électrique produite par les énergies renouvelables intermittentes pour les transformer en gaz et d'apporter de la flexibilité au réseau électrique, indispensable au développement des énergies renouvelables, par le stockage de l'électricité sous forme de gaz renouvelable. En outre, la méthanation permet de recycler du CO2, préalablement capté au sein des fumées industrielles ou d'un site de production de biométhane.

Quel a été le rôle de CEA Tech dans cette aventure ?

L. B. : C'est justement sur le processus de méthanation que le Liten a apporté ses compétences et son expertise. Le laboratoire avait développé une technologie générique de réacteur-échangeur compact de méthanation dès 2013. Nous avons par la suite fait monter en puissance la maturité de cette technologie modulaire et l'avons transférée au sein de la société Atmostat, avec qui nous travaillons dans ce projet.  Dans le cadre du projet Jupiter 1000, nous avons validé la mise à l'échelle et le dimensionnement du réacteur. Les performances d'un réacteur sont en cours de validation au CEA. Le Liten réalise en outre les évaluations technico-économiques et environnementales et évaluera plusieurs stratégies de pilotage du démonstrateur avec la plateforme Odyssey. Le coût de rachat du gaz de synthèse sera estimé pour plusieurs scénarios.

La première injection d'hydrogène et de gaz de synthèse devrait avoir lieu à partir de  la fin 2018. Le bilan sera fait en continu durant les trois années d'exploitation prévues par le projet.

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